Last Girl First
Partout dans le monde et à travers l’histoire, les communautés les plus discriminées et marginalisées sont surreprésentées dans la prostitution et l’exploitation sexuelle. La prostitution est un système sexiste et patriarcal qui touche de manière disproportionnée les femmes et les enfants les plus pauvres.
Qu’il s’agisse de femmes et de filles dalits en Inde, de communautés autochtones au Canada, de femmes afro-américaines aux États-Unis, de zones rurales en Mongolie, de réfugiés ou de migrants, de victimes de violences sexuelles ou d’appartenance à une minorité ethnique : elles sont toutes les premières victimes de l’exploitation sexuelle économique par des proxénètes, des trafiquants et des acheteurs de sexe.
Le concept de « Last Girl First » a été initialement développé par notre association membre Apne Aap, en Inde, en référence à la philosophie de Gandhi qui recommandait de toujours penser à « la dernière personne » lorsqu’on prend une décision publique. Les « Last Girls » sont toutes ces femmes et ces filles oubliées, exploitées par le système prostitutionnel et victimes de toutes les disparités qu’il perpétue. Elles sont celles qui se trouvent à l’intersection de tous les systèmes de domination et de toutes les formes de discrimination tels que le racisme, le sexisme, la classe sociale, le capitalisme et l’impérialisme. Ces inégalités renforcent leur marginalisation et restreignent leur accès aux droits les plus élémentaires dont le droit à la dignité, à la nourriture, à l’eau, au logement, à la santé, à l’éducation.
En travaillant en étroite collaboration avec les personnes concernées et avec nos membres sur le terrain, la campagne « Last Girl First » vise à identifier, rassembler et mobiliser ces femmes et ces filles issues des groupes les plus vulnérables surreprésentés dans la prostitution par le biais de rapports de recherche et d’événements publics afin de faire entendre leur voix dans la lutte contre le système prostitutionnel.